Collège Jean l'Herminier

On peut lire dans les colonnes du TELERAMA de février 2015 : "Depuis 2000, après des décennies de rénovation bulldozer, architectes, élus et aménageurs penchent heureusement de plus en plus pour la transformation et la réaffectation du bâti industriel, même assez banal, pour peu qu’il tienne debout. (…) Garder la trace de l’usine ou de l’entrepôt du coin de la rue, c’est d’abord ne pas renier leur histoire, ni oublier ceux qui y ont travaillé. Rénover
plutôt que démolir, c’est aussi éviter un gâchis de matériaux et des centaines de camions de
gravats".
Le projet tente de garder le plus possible de plots existants mais pour aérer et restructurer le collège, certaines déconstructions sont nécessaires.

Le projet maintient une base constituée de trois plots en béton. C'est cette trace du passé, qui
structure les nouvelles constructions. Les structures en béton armé des bâtiments existants ont un
vieillissement remarquable. Le projet de réhabilitation des bâtiments existants est un atout sans contexte sur l’économie du projet. En effet la restructuration des bâtiments est dans l’air du temps.

Le programme de restructuration du collège Jean l’Herminier, situé dans le quartier de Tamaris, sur
la commune de La Seyne sur Mer, consiste principalement à :
. Réduire la capacité actuelle du collège de 900 à 800 élèves, et à réaffecter l’espace récupéré
pour améliorer et pacifier le fonctionnement du collège ;
. Remettre à niveau l’ensemble des équipements en termes d’accessibilité, de performances
énergétiques, d’hygiène et de sécurité, dans le cadre d’une démarche BDM ;
. Améliorer l’intégration du collège dans son environnement, en éradiquant les conflits avec le
voisinage au sud, en créant de nouvelles fonctions à usage extra-scolaire, en redistribuant les
accès et les circulations autour du collège, et en concevant un objet architectural fort, en lien
avec le quartier.

Les nouveaux aménagements ont pour but de rendre son unité au bâtiment principal
d’enseignement, et de créer de nouvelles fonctions dans des entités architecturales facilement
identifiables.
Le signal fort du collège sur le quartier est rendu par une grande pergola en bois, formant un fronton monumental face au parvis et au grand parking d’entrée. Cette pergola, en plus d’assurer un lien visuel entre les bâtiments, accueille les élèves et les guide vers les salles d’enseignement.
Le pôle d’enseignement occupe le bâtiment central du collège qui vient se dérouler autour de
l’ancien bâtiment D. Il abrite au rez-de-chaussée l’espace de restauration directement ouvert sur la
cour située dans l’angle nord-ouest du site et protégée des nuisances extérieures par des
restanques végétales.
Les fonctions administratives et d’accompagnement à l’enseignement sont regroupées sur les plots à l’entrée du collège.
La partie nord de la parcelle est dédiée à l’usage exclusif du collège, alors que la zone sud regroupe les fonctions qui s’ouvrent sur le quartier.
La salle polyvalente destinée à l’usage des collégiens, mais également à celui des associations du
quartier, est installée à l’angle sud-ouest du projet. Elle adopte des formes courbes et s’habille de
bois, pour assurer, comme une rotule, un lien visuel et fonctionnel entre la vie du collège et la vie
du quartier.
L’espace de CDI, lui aussi en bois, est construit sur pilotis et vient s’accrocher au plot F, comme un
rappel de l’environnement des cabanes à huitres de la baie de Tamaris.
Enfin, les logements de fonction sont reconstruits sous forme de maisons individuelles mitoyennes
dans l’angle sud-est du terrain, accompagnées de leurs parkings et de jardins privatifs.

Le parti urbanistique et architectural est un parti d’intégration au contexte urbain.
Cette opération se caractérise par :
. REFERENCE GENERALE au site de TAMARIS ;
. Le projet est mis en avant par les nouvelles couleurs. Elles sont comme un rappel de la mer et
de la nature environnante. Voir référence ci-contre de peinture vieillie verte formant comme un
reflet avec les couleurs de la mer et du ciel ;
. Cette thématique « couleur » est travaillée sur différents matériaux, autour des nuances de Vert,
et bleu. Ces couleurs s’alternent, sur les brises soleil, les panneaux de façade, en fond de
claustra bois, en peinture des trumeaux béton existants et en tableau de menuiseries neuves ;
. Le projet renforce l’évocation de l’esprit maritime. Les structures métalliques, et les menuiseries
aluminium sont réalisées thermo-laquées blanche en référence aux bateaux ;
. En rappel des cabanes à huîtres de TAMARIS, les bâtiments en extensions évoquent ces
volumes architecturaux particuliers. Tout comme la création de bâtiments et passerelles sur
pilotis, en bois et en métal, et l’introduction de forme courbe pour liaisonner les espaces.
Pour assouplir la géométrie carrée récurrente des existants, (telle des huîtres, les bâtiments en
extension viennent s’accrocher aux bâtiments en béton. Le volume du CDI est complètement
suspendu, comme les diverses passerelles de liaison du R+1.
Dans le projet du Collège de l’Herminier, le choix du bois est préféré pour les nouveaux bâtiments
pour répondre aux objectifs environnementaux très forts et en référence au bois des cabanes à
huîtres de TAMARIS.
De surcroît, le bois allège l’aspect massif des plots BETON existants.
Les bâtiments neufs sont isolés par l’extérieur avec vêtures en façade. Trois entités sont complètement en ossature bois, les logements, la salle polyvalente et le volume du CDI. Les vêtures extérieures s’alternent en claustra ajourés de couleur bois naturel, et panneaux composites de couleur gris, bleu et vert. Les rez-de-chaussées des bâtiments neufs, sont revêtus de panneaux composites type éternit, de couleur Gris clair en lien avec les bétons. Les bâtiments existants sont rénovés avec un doublage thermique intérieur. Ceci permet de revaloriser les panneaux béton extérieurs qui sont restés en bon état. L’aspect brut est agrémenté par des menuiseries ALU extérieures thermo-laquées blanches, les trumeaux et les brises soleil sont colorés en vert et en bleu.

Tous les locaux techniques de traitement d’air en toiture, reprennent l’écriture de cabanes à huitres
accolées.
La référence à la mer et aux pêcheurs : Les garde-corps extérieurs des passerelles sont en maille de filet inox et sont agrémentées de main courante type bateau. Les menuiseries en aluminium laquée blanc
La conception de la salle polyvalente a été pensée en évocation à la mer.
La salle polyvalente est constituée par un jeu de boîtes de tailles différentes réunies dans « les mailles d’un grand filet » transparent qui ceinture l’ensemble. C’est une résille de bois et de métal qui évoque les filets des pêcheurs de TAMARIS. La forme de la résille reprend les contours d’une proue de bateau.
Ce bâtiment marque un signal fort sur le boulevard.

Illustration