2 - Projet MARIONNEAU, Maison Individuelle Passive - label PassivHaus Institut.
La parcelle est bordée de talus plantés, inscrits au POS, doublée d'un fossé côté voirie.
Ce dispositif naturel, qui matérialise une coupure importante entre la rue et le terrain, crée une poétique du lieu.
La maison s'inspire de cette poétique, mélange de transparences, de vues voilées et d'accès interdits.
Sur la rue, le bâtiment présente :
• une façade coque qui donne forme au volume de l'habitation et marque la coupure,
• une façade voilée, le portail à claire voie, donne de la transparence au bâti et présente des vues changeantes.
Selon le bon vouloir de l'astre du jour, la maison se dévoile ou se referme. Vues voilées, espaces suggérés, l'imaginaire est sollicité.
C'est la lumière qui fait vibrer la maison. A chaque pas les sens sont sollicités.
Dans l'escalier la marche se fait plus lente, la faible hauteur des marches aidant.
Ainsi le regard peut papillonner sur la reliure des livres, la main effleurer une couverture et l'habitant peut s'arrêter un moment, assis là à parcourir quelques lignes, ou bien poursuivre son ascension.
Progressivement au fur et à mesure de cette ascension, le regard se baisse happé par une vue inattendue.
Une fois le sommet atteint les yeux baissés dans la douce pénombre du palier, le regard se repose juste un instant.
Avec politesse la paroi s'arrondie pour accompagner le déplacement du corps.
Puis dans un éclatement de lumière, la vue panoramique s'offre généreuse et simple comme le territoire qui nous accueille.
Le bâtiment est conçu pour des jeunes retraités qui souhaitaient avoir une maison lumineuse, en relation avec la nature, très peu consommatrice d’énergie et qui ont des usages bien particuliers, Madame faisant de la sculpture et Monsieur « menuisier-bricoleur ».
Le bâtiment est composé de 3 typologies d’espaces dont les formes apportent une réponse aux attentes (usages et objectifs) des Maîtres d’Ouvrage :
• Un espace chauffé, la maison : avec des vues cadrées et inondée de lumière.
• Un espace non chauffé, l’atelier : suffisamment confortable thermiquement pour être un lieu de travail même en hivers.
• Un espace abrité qui s’ouvre et se ferme sur la nature : qui relie les deux premiers espaces et dont la fonction est multiple, circuler, garer les voitures, sculpté - bricolé à l’air libre tout en étant abrité de la pluie, recevoir les amis, ….
Ces séquences d’espace ont permis de développer un volume chauffé très compact qui maitrise ses consommations d’énergie ainsi que les coûts de la construction.
Le bâtiment est un habitat Passif chauffé avec les apports solaires à hauteur de 60%, les apports internes à hauteur de 22% et la centrale de ventilation à hauteur de 18%,.
Sans système conventionnel de chauffage la construction met en œuvre une isolation thermique performante, des menuiseries triples vitrages, une ventilation double flux et une excellente étanchéité à l'air.
Les besoins de chauffage de l'habitation sont de 8 kWh/m².an et l'étanchéité à l'air de 0,19 h-1 à n50.
La puissance nécessaire pour chauffer le volume en hivers est de 990 W, soit la puissance d'un grille pain pour une surface chauffée de 120 m2.
Pour mémoire, les critères du PassivHaus Institut sont : Besoin de chauffage ≤ 15 kWh/m².an et Etanchéité à l'air ≤ 0,6 h-1 à n50.
Une autre attente des Maîtres d’Ouvrage était une maison dans laquelle ils puissent vieillir.
Une attention particulière a donc été portée à la liaison verticale entre les deux niveaux de l’habitation.
Ainsi l’espace de l’escalier doit pouvoir être utilisé malgré le vieillissement des habitants, il répond à trois objectifs :
• Mettre en relation 2 niveaux
• Créer de la vie dans un lieu de circulation.
• Pouvoir être utilisable par des personnes âgées
L’escalier est composé de marches confortables d’une hauteur de 14 cm et d’un large giron ; ces proportions apportent de la sécurité dans le déplacement.
Les girons filent et se transforment en étagères qui reçoivent des livres. L’escalier se fait bibliothèque.
Ainsi ce lieu de circulation devient un lieu de vie.
Cet espace est très apprécié par les habitants. Ils s’y sentent bien au point qu’ils ont décalé dans le temps la pose de la main courante prévue à l’origine.