1 - Urbanité Passive : Densification raisonnée d’une parcelle en cœur de bourg rural.
Actuellement la mission de l’architecte sur le sujet de la densification urbaine ou rural, au quotidien, ne va pas de soi.
On faire très rarement appel à un architecte pour la division parcellaire, en quelques lots de terrain à bâtir, d’une grande propriété devenue trop difficile à entretenir par des propriétaires vieillissants.
Et pourtant, c’est là que tout se joue !
C’est dans ces actes discrets et silencieux que se joue l’Urbanité.
Le fait de créer des espaces, des lieux ou le « vivre ensemble » est encore possible.
Le fait de modeler un paysage, une identité qui fait que l’on habite un lieu et pas nulle part.
Dans le cas présent, le terrain de 1493 m2 est issu d’une première division parcellaire d’une propriété de 3080 m2.
Cette première division, intervenue au moment d’une succession, a créé 3 lots :
Lot n°1 : une parcelle constructible de 1493 m2.
Lot n°2 : une parcelle avec une maison construite dans les années 1975-80 de 912 m2.
Lot n°3 : une parcelle avec une maison et sa dépendance en pierre construites vers 1900 de 675 m2.
La parcelle constructible de forme triangulaire est située dans un bourg rural. C’est une dent creuse dans un tissu d’urbanisation peu dense.
Des talus plantés d’arbres de hautes tiges bordent les deux plus grands côtés du terrain.
Les talus étant inscrits au POS, les propriétaires ont obligation de les conserver et de les entretenir.
A la vue des prix du foncier, deux Maîtres d’Ouvrage se sont entendus pour acheter cette parcelle de 1493 m2.
Le programme des deux Maîtres d’Ouvrage (dont l’un est l’architecte) était :
Une maison individuelle pour un couple de jeune retraité,
Un bâtiment mixte habitat-tertiaire, composé d’une partie de bureau pour une activité professionnelle et d’une partie pour l’habitation.
Les autres éléments du programme étaient :
Conserver les grands chênes situés sur les talus et qui ont séduit les MO. Un des éléments participant à la poétique du lieu.
Construire les bâtiments dont les consommations énergétiques soient très faibles. L’objectif étant d’avoir des constructions Passives (Label Passivhaus Institut).
De part la forme triangulaire du terrain et de part le respect les retraits réglementaires minimums depuis la voirie et les limites séparatives, la pointe nord de la parcelle était inconstructible.
L’objectif a été de densifier de manière raisonnée.
Ils étaient indispensables de garantir des apports solaires hivernaux aux deux futurs bâtiments.
En effet ces derniers de devaient pas subir les ombres portées hivernales et de demi-saisons :
Des bâtiments existants
Des arbres de hautes tiges présents sur les talus et le voisinage
Des deux futurs bâtiments entre eux
L’étude du gisement solaire de la parcelle et des ombres portées des futures constructions ont permis de définir la division parcellaire, l’implantation des constructions ainsi que leurs profils en hauteur.
Ce travail sur la division parcellaire, en amont des projets architecturaux, nous a permis de traiter simultanément le plan urbain (en deux dimensions) et la volumétrie du bâti (troisième dimension).
C'est-à-dire penser les vides entre les bâtiments, réfléchir à leurs usages (activité et nuisance), leur qualité d’ambiance (ensoleillé ou ombragé, bruyant ou calme, ouvert ou fermé aux regards, …).
La densité peut être bien vécue à partir du moment qu’elle est étudiée et pensée en termes d’architecture.
Lors de cette étape de travail, les deux Maitres d’Ouvrages ont découvert les besoins, les attentes de chacun ainsi que les obligations réglementaires biens différentes des deux bâtiments.
Tous ces temps d’échanges entre les futurs habitants ont permis à chacun de comprendre l’autre ; notamment la présence de l’activité professionnelle a nécessité un temps d’explication afin de lever les craintes et les appréhensions quant aux nuisances supposées et pas forcément avérées.