Grand Prix de l'Académie des Beaux Arts - Projet finaliste
Chaque année en France, 600 km2 sont artificialisés, soit l'équivalent d'un département français tous les dix ans. Cette expansion urbaine se fait au détriment de larges zones principalement agricoles. Ces zones agricoles ont auparavant subi des années d'agriculture intensive, alimentées par de nombreux pesticides et autres produits chimiques, détruisant toute richesse du sol et toute biodiversité. Lorsqu'une maison neuve vient s'implanter sur ces terres appauvries, le «vivant» a disparu du site.
Souvent, en y construisant une maison, les nouveaux occupants continuent dans ce sens en implantant une autre monoculture : la pelouse ! L'arrivée d'une maison pourrait, au contraire, être l'occasion de rendre un peu de vie, de biodiversité et de santé à ces terres. L'architecture peut rendre vivant le terrain qu'elle s'apprête à détruire.
Quant à la maison elle-même, la quasi totalité de l'effort environnemental dans le bâtiment est concentrée sur la question des réductions énergétiques. S'isoler est devenu le maître mot ! S'isoler contre cet épouvantable climat, toujours trop froid, ou trop chaud, qui ose nuire à notre confort quotidien, contre le vent, contre le soleil en été, etc... Il faut se protéger de tout ce qui pourrait nous rappeler que la nature est là, qu'elle existe, libre et incontrôlable. Fissures, fentes, cavités sont bannies et disparaissent de nos logis, contraignant, entre autres, nombres d'espèces d'oiseaux, habitués à la cohabitation humaine depuis des siècles à s'exiler, se retrouvant dans des situations de logements précaires, ce qui a déjà contribué au net recul de certaines espèces.
En cette ère de développement durable, nous souhaitons protéger une nature de laquelle nous nous coupons. Nous luttons contre elle pour ne pas qu'elle s'introduise chez nous avec tant d'acharnement qu'on en vient à se demander pourquoi la défendons-nous' Ne serait-il pas temps de cohabiter en symbiose avec notre environnement'