Le Fil rouge
Lors de notre découverte commune du quartier Kesler-Devillers, projet ANRU, notre première impression fut celle d'un bloc fermé sur lui-même infranchissable sans lien visuel ou social avec son environnement proche.
Le vaste îlot intérieur ne semblait pas offrir l'espace commun et chaleureux que chaque habitant est en droit d'attendre au pied de chez lui.
Nous avions alors tous une même certitude, le quartier ne devait pas seulement se parer de nouveaux matériaux et d'une belle végétation mais devait se transformer en profondeur afin d'offrir des atouts réels aux habitants et à ses voisins.
Au sortir de la première réunion, nous évoquons immédiatement avec notre l'équipe en charge du réaménagement des espaces extérieurs une idée très forte qui deviendra notre ligne de conduite dans l'établissement du projet de résidentialisation du quartier Kesler-Devillers.
Une fois l'idée présentée, Stéphanie, paysagiste, renforce celle-ci qui s'impose peu à peu comme une évidence.
Quelques jours plus tard, Alexandre, technicien supérieur en hydraulique et VRD, Jan, Thermicien et Jean-Yves, Economiste valident la possibilité technique et la faisabilité financière.
C'est donc autour de cette idée qu'ont pris naturellement place tous les espaces qui constituent le nouveau quartier Kesler Devillers.
DES ESPACES REDISTRIBUES
Fort est de constater qu'auparavant les espaces dédiés aux piétons étaient majoritairement orientés au nord et que ceux dédiés au passage des véhicules profitaient d'espaces ensoleillés.
L'intervention déterminante qui permet d'articuler l'ensemble des nouveaux espaces du quartier Kesler-Devillers est le déplacement d'une partie de la rue Léo Lagrange au nord du bâtiment G, dans son ombre portée. Sa réduction et le changement de sens de circulation lui confère un usage unique défini : la desserte du quartier Kesler-Devillers.
La rue Léo Lagrange est donnée au quartier et une nouvelle pénétrante vers le centre-ville, qui emprunte la rue Pergaud, s'appuie sur une nouvelle voie aux aménagements adaptés à cet usage. Cette nouvelle distribution a permis de libérer des espaces ensoleillés et protégées pour les piétons et de cadrer les circulations.
DU BLOC A L'OUVERTURE
Auparavant perçu comme un bloc, le quartier Kesler Devillers s'ouvre maintenant sur deux axes principaux à l'échelle du piéton
- un axe Nord-Sud qui propose une accroche végétale sur l'avenue Kesler Devillers dédiée aux piétons : le mail piéton
- un axe Est-Ouest qui sera une promenade aménagée à travers les nouveaux aménagements du quartier Kesler-Devillers : le fil rouge
ORGANISATION DU QUARTIER KESLER DEVILLERS
Les habitants avaient exprimé très clairement l'échelle inadaptée des espaces qui leur étaient dédiés et leur monotonie.
La promenade qui traverse le quartier d'Est en Ouest permet aujourd'hui de lier des lieux différents où chaque habitant trouvera sa place.
Un petit square s'inspirant des jardins à la française, un espace de jeux pour les enfants, une place qui accueille la nouvelle maison de quartier, les jardins familiaux, un mail piéton pavé et arboré pouvant accueillir occasionnellement des événements, sont autant d'espaces pouvant être investis par les habitants et les promeneurs de passage.
ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISE
Le travail a été poussé jusqu'aux halls des immeubles qui se sont parés de matériaux nobles, lisibilité simplifiée, ensoleillement. Des rampes ont été intégrées à un aménagement paysager pour accompagner chaque habitant quelque soit sas difficultés de mobilité. L'objectif est de valoriser ces entrées d'immeuble et de dissimuler les aspects techniques. Les boites aux lettres s'encastrent dans les murs, des matériaux nobles viennent parer les surfaces et la végétation vient assurer la sécurité des personnes en évitant de trop nombreux garde corps disgracieux.
L'INAUGURATION
Lors de l'inauguration du quartier qui clos plusieurs années de projets et de chantiers, qui se déroule quelques mois après la fin des travaux nous ne pouvons que constater en passant d'animations d'ici de la que les habitants ont réellement investis les lieux, que le fil rouge est redevenu « leur quartier » et ils en semblent fiers.