Jocelyne BEHREND
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- Adresse : 12, rue Martel 75010 PARIS
Jocelyne BEHREND, architecte DPLG et urbaniste, a construit, en 1987 son premier bâtiment, un foyer pour jeunes travailleurs et une crèche pour la ville de Saint-Mandé. Cet ouvrage reçoit en 1988 la mention Spéciale du Prix du Conseil en Architecture (Ile de France). En 1996, elle fonde l'agence BEHREND Architecture qui compte aujourd'hui plus d'une trentaine de réalisations dans des domaines aussi variés que la culture (Bibliothèque de l'Allier), les équipements sanitaires et sociaux (logements pour sans abris, maisons de retraite et hôpitaux). BEHREND Architecture revendique une architecture radicale, épurée, au service de l'homme.
Parallèlement, Jocelyne BEHREND a été représentante de l'Ordre des Architectes d'Ile de France dans les jurys de concours pour des maîtres d'ouvrage publics et membre de nombreuses commissions techniques. Elle a été architecte conseil auprès de l'INSERM (French national medical research centre) de 2002 à 2004, architecte consultant pour l'élaboration d'un schéma directeur du logement social dans le département des Yvelines, architecte chargé d'études d'un schéma d'urbanisme de requalification pour la cité DUNLOP, mission pour laquelle lui fut décernée une mention spéciale du jury.
Quelques citations de Jocelyne Behrend :
« L'architecture est un engagement social : l'espace recomposé apporte sa contribution au projet thérapeutique et participe à soulager les corps et rassurer les esprits ».
L'architecture est un dialogue entre l'homme et son espace physique. L'architecture publique est un espace de la médiation entre les hommes L'enjeu pour chaque nouveau projet n'est pas de refaire mais bien de recommencer avec le savoir acquis mais aussi tout l'enthousiasme d'inventer et de découvrir de nouvelles solutions ».
« L'architecture fut longtemps aussi diverse que l'étaient les sociétés humaines, reflétant la multiplicité des identités culturelles, synthétisant les contraintes géographiques et économiques locales, les capacités technologiques du lieu et du moment avec l'esthétique partagée au sein de leur aire culturelle. »
« Aujourd'hui, à l'ère de la « mondialisation », de canons esthétiques globalisés et de technologies universalisées, elle a à lutter contre la tentation d'une standardisation de l'acte architectural nourri d'effets de mode mondialisés. »
« Or, l'architecte doit résister à ce recul de la diversité de ses missions et de son inspiration, et travailler sur la diversité des lieux, des usages et de l'acte architectural qui en découle. Ceci inspire notre démarche toujours contextualisée selon le site, les personnes appelées à vivre dans l'espace que nous concevons et celles qui le côtoieront. »
« L'architecture est une philosophie en action des relations humaines. Ce qui prévaut dans mon travail d'architecte c'est l'engagement et la place de l'homme dans l'architecture, encore plus dans le domaine de la santé où notre démarche tente de rétablir un lien social, intergénérationnel et faire des établissements de santé, non seulement des lieux de soins parfaitement fonctionnels, mais aussi et plus encore, des lieux de vie. Privilégier une architecture ouverte sur le monde comme un rêve d'un univers dont chacun peut se sentir le centre. »
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Bibliothèque départementale de prêt de l'Allier (BDP), Commune de Coulandon (03).
Programme : Construction de la Bibliothèque Départementale du Prêt de l'Allier : bureaux, salle polyvalente, salle de réunion, magasin, stockage de livres, garage bibliobus, logement de fonction. Maitrise d'Ouvrage : Ministère de la Culture, DRAC d'Auvergne. Coût : 1,6 M' HT. SHON : 1 556 m². Calendrier : lauréat du concours en juin 1989, début des travaux en juillet 1991, fin des travaux en septembre 1992.
Sur le terrain presque carré, nous posons un axe Est-Ouest. Puis une corde est tendue vers le Sud, adossée au chemin. L'implantation est ainsi un arc, ouvert au monde, tendu vers la campagne, au sein duquel vont s'inscrire les différents éléments du projet
Le bâtiment sera comme un livre ouvert, en quartier d'orange tourné vers la route. Le parcours se dessine alors : l'espace de man'uvre des bibliobus détermine le n'ud d'échange avec le monde social, tandis que la campagne se déploie au-delà du chemin de verdure auquel s'adosse la bibliothèque.
Deux volumes, disposés en T, s'inscrivent dans le cercle. L'un abrite les garages et les magasins, l'autre accueille les bureaux, la salle polyvalente et le logement des gardiens. Un acrotère matérialise la corde de l'arc et unit les deux parties. La disposition des deux volumes crée un patio au sud, que limite un péristyle.
Des courbes se répondent et élaborent de nouveaux volumes dans l'espace. La toiture du garage et des magasins est en arc de cercle. La toiture des bureaux est en demi-ellipse et abrite un seul niveau tandis que la toiture de la salle polyvalente et du logement couvre une double hauteur. Ce jeu de niveaux fait décrire une spirale montante à l'acrotère qui, issue de la partie basse de la toiture ou magasin, passe au-dessus du péristyle pour s'achever sur la façade Est de la toiture du gardien.
L'opposition des matières crée la tessiture du lieu. Le lourd et léger, le fin et l'épais, le plein et le transparent, le mur et la toiture, se répondent dans otre projet à travers l'aluminium et le béton blanc.
Le béton ancre au terrain la façade Est du logement, son escalier plein qui soutien l'auvent, et le mur extérieur Nord de la salle polyvalente.
En suivant la courbe du projet d'Est en Ouest, de l'ancrage au départ, les volumes et les matières s'enchaînent dans un mouvement d'allègement de la structure.
L'architecture est d'abord le jeu des volumes avec la lumière. Puis la transparence introduit la lumière au c'ur du volume. Le jeu des points cardinaux et celui des heures du jour finissent par donner la vie au projet.
La lumière du Nord, douce, constante, égale, éclaire les bureaux des bibliothécaires-adjoints, permettant le travail sur écran informatique sans éblouissement intempestif. Cette lumière baigne aussi la salle polyvalente, pénétrant sur une double hauteur. Au Sud, autour du patio, des pare-soleil tamisent une lumière déjà adoucie par les fondaisons des arbres conservés.
Les transparences des cloisons donnent un second jour Nord et Sud, installant la lumière naturelle au c'ur du bâtiment.
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