Imaginez la suite
CAMON - 80 CABANE, PASSERELLE ET PROJET PAYSAGER
Le projet a vu le jour dans le cadre du festival 'Imaginez Maintenant', organisé à Amiens et dans 8 villes de France, le premier week-end de Juillet 2010. En complément du caractère éphémère, ou événementiel, intrinsèque à la notion de festival, le projet devait intégrer une volonté de la Maîtrise d'Ouvrage de pérenniser les différentes interventions qui ont vu le jour dans les hortillonnages à cette occasion.
'Il était une fois un carré flottant dans les hortillonnages. Encadré par ses deux saules, la cabane reçoit chaque week-end les rires, le bruit de la tondeuse, le Ricard à l'abri du auvent. Un beau jour, la vie s'arrête là, se fige à un instant : le T-shirt sèche encore, comme si on allait revenir le dimanche suivant'.
Lieu abandonné ' lieu habité ' S'engage alors une lutte entre le domestique, qui tient à maintenir ses avants, alors que le sauvage a déjà colonisé l'arrière.
Et c'est le début d'une nouvelle histoire que nous avons eu envie de commencer. Libre à chacun de continuer. L'intérieur de la cabane est un témoin de l'état initial et sera un poste privilégié pour l'évolution à venir. L'intérieur immuable alors que l'extérieur est en mouvement.
° une colonisation progressive du végétal / temps de la nature
° une domestication des espaces de vie : un transat, des parasols, du jardinage à disposition de tous, des chaises.
Le site de projet présentant une construction existante : une cabane de week-end en béton de 15m2, notre travail s'est orienté vers la conception d'une nouvelle peau, qui émerge du terrain pour venir s'enrouler autour de la cabane, et laisser la végétation invasive s'approprier les parois.
Le matériau employé à cet effet est le bambou : matériau naturel présentant des capacités structurelles particulièrement performantes, il incarne parfaitement le dialogue entre la nature et la construction. L'habillage en bambou, support de plantes grimpantes, devient le lieu de conflit entre le monde sauvage qui peuple les marais en l'absence de civilisation, et la domestication exacerbée que reflète le soin apporté aux différents jardins des parcelles privées voisines. Les bambous proviennent en majorité de la bambouseraie d'Anduse, le reste a été obtenu auprès d'une coopérative agricole locale.
De façon à rendre la parcelle praticable et accessible au public, une attention particulière a été portée au traitement des berges, sur une partie desquelles ont été implantés des boutures de saules et des boudins hélophytes. Ces derniers renferment des espèces hydrophiles telles que les iris, qui garantissent un bon maintien des berges tout en se désagrégeant naturellement.
Le chantier du jardin, de la cabane et de la passerelle, a été intégralement géré en auto-construction par l'équipe de conception, apportant un caractère artisanal. Le système de volets à charnières a été ré-exploité de façon à offrir des cadrages vers le paysage depuis l'intérieur de la cabane.
La passerelle est un ouvrage comportant en tout et pour tout 4 clous, l'intégralité des sections ayant été assemblées par des liens en corde ou par des systèmes de fixation par emboitements ou encastrements.