Parc post-industriel de la Rhodiacéta à Besançon (25)
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Besançon
Budget : 2,1M€ HT
Surface : 4,5ha
Equipe : MAP (Architecte et Paysagiste mandataire), STUDIO PAR ICI (Artiste Designer), CABINET MERLIN (BET VRD et Hydraulique), SYNAPSE (Structure, Economie)
Distinctions :
Lauréat du OFF du Développement Durable 2021 (Film : https://www.leoffdd.fr/projets-467)
Prix National Art urbain 2021 - Mention Respect de l’environnement
Lauréat Défis urbains 2021 - Catégorie Reconversion de friche
Nominé aux Victoires du Paysage 2022
Remarqué au Concours National des Entrées de Villes 2021
L’aménagement du parc de la Rhodiacéta s’inscrit dans le cadre de la requalification de la friche industrielle des Prés de Vaux, un site de 22 ha en amont de la Boucle du Doubs, centre historique de Besançon. Ce site a été le témoin d’une aventure industrielle textile du XIXème et XXème siècle et un site d’innovations techniques, sociales et culturelles exceptionnelles. L’histoire industrielle s’est achevée avec la fermeture de la Rhodiacéta en 1982. Pour la requalification de ce site, nous avons travaillé sur le déjà-là pour révéler le «génie du lieu» et son histoire.
L’enjeu était de faire émerger un projet partagé par les différents acteurs de ce site en intégrant les habitants et les nouveaux usages afin de construire un «parc post-industriel»; un nouveau lieu nourri de la mémoire du site et de sa dynamique propre.
Nous sommes intervenus, en amont de notre mission, en phase démolition, pour un repérage des éléments à réemployer dans le projet de parc.
INSERTION URBAINE ET PAYSAGERE
Ouvrir sur le quartier
- Faire tomber le mur d’enceinte de l’usine
- Créer deux places
- Signifier le parc par un élément paysager végétal fort
- Assurer une continuité avec les coteaux de Bregille, par l’implantation de buttes paysagères plantées de végétaux pionniers, annonciateurs de la reconquête du site
Ouvrir le site sur le Doubs et le grand paysage
- Permettre un large dégagement visuel depuis l’entrée du site vers le Doubs et le grand paysage
- Faire entrer la rivière dans le site par la reconstitution d’une grêve en pente douce permettant de retrouver la relation à la rivière, de ré-envisager la baignade telle qu’elle était pratiquée au XIXème siècle (ancienne baignade militaire). Il s’agit de créer un rapport avec le Doubs unique à Besançon.
La création de la plage et des buttes paysagères s’est faite par un jeu de déblais et de remblais.
UNE DEMARCHE FRUGALE
Dynamique culturelle et patrimoniale, la relation au temps et à la mémoire : une archéologie inversée
Nous avons travaillé sur le « déjà-là », l’empreinte pour révéler le site et son histoire sur un principe d’archéologie inversée
Le parcours historique avec la création de panneaux et d'une signalétique spécifique. Mise en valeur de la période des grèves de 1967 avec la signalétique "A bientôt, j'espère" (Film de Chris Marker)
Nous nous sommes interdit l’évacuation des matériaux de démolition hors site. Ceux-ci, dans un jeu de déblais/remblais, ont servi à modeler le projet : buttes paysagères, plage sur le Doubs.
Nous avons travaillé sur le déjà-là, l’empreinte pour révéler le site et son histoire afin de créer des usages appropriés pour ce nouveau parc. Nous avons construit avec:
- un fragment d’usine des années 50 transformé en galerie, en mur de scène pour différents évènements et dont le socle abritera le centre nautique
- un immeuble début du siècle, témoin du départ de cette aventure industrielle, l’immeuble Chardonnet à requalifier en gîte d’étape
- une grande terrasse permettant des usages multiples et évènementiels accueillant notamment le vide grenier et le cirque
- des escaliers belvédères avec une mise en lumière scénographique de l’escalier
- des jardins empreintes: l’utilisation de l’arase des bâtiments pour créer des lieux en bas-relief: des chambres de verdure. Ces jardins thématiques pourront accueillir de nombreux usages: performances artistiques, skate-park, repos...
- la re-création du «jardin du directeur» autour de quelques grands érables negundo
- la mise en valeur des grafs «historiques» - les graffeurs continuent à œuvrer sur site
- la récupération et le réemploi d’éléments emblématiques pour construire sol, équipement, mobilier urbain, signalétique historique constituant le parcours patrimonial
GESTION DE L’EAU ET RENATURATION
-Gestion alternative des eaux pluviales : «jardins filtrants» - noues paysagères
-Création de réserves de biodiversité (non accessibles au public) :
la butte chardonnet constituée de terres peu polluées, plantée de saules
la butte de la rive, un pierrier en granulats de béton concassés .
-Conservation d’arbres existants et plantation de végétaux pionniers et annonciateurs de la reconquête du site (saules, bouleaux etc.)
- Confortement de la ripisylve avec la plantation d'arbres d'eaux
GESTION DE LA POLLUTION
Gestion des sols et bétons pollués sur site suivant le degré de pollution : encapsulage sous la butte paysagère ou contrôle des eaux de ruissellement.
RÉEMPLOI - En collaboration avec le STUDIO PAR ICI
Une démarche s’appuyant sur l’histoire de ce site ne peut être que durable en favorisant notamment le réemploi sur place.
Le réemploi :
- Intervention sur le chantier de démolition afin de travailler avec l’entreprise pour récupérer certains matériaux et éléments
- Réemploi d’éléments de l’ancienne usine pour réalisation du mobilier urbain, de la signalétique, totems
- Réutilisation des pierres du mur d’enceinte démoli pour la réalisation du mur gabion
- Utilisation de briques concassées en paillage
- Réutilisation des matériaux de démolition concassés pour remodeler le site.
PROJET PARTAGÉ – PARTICIPATION DES HABITANTS
Un projet partagé : organisation de réunions publiques pour prendre en compte les usages (avec les habitants et les anciens salariés de l’usine) et d’ateliers participatifs sur le réemploi (création de mosaïque de sol)