MUSEE DES ROIS ET DES AMAZONES DU DANXOME, Abomey (Bénin)
Programme :
Construction d’un musée (salles d’exposition, bureaux, logistique), jardins, parking
Architecte : F. N'THEPE Architecte
Maître d'ouvrage :
ANPT - République du Bénin (Cotonou, Bénin)
Surface :
3 359 m² SU - 2 ha (site)
Coût :
8,3 M€HT
Date de livraison :
2025
Images :
© INUI, Nicolas Courant
> Aspects et matériaux particuliers :
Appareillages brique de terre crue et cuite locale / Bâtiment bioclimatique
Le projet du musée s'inscrit dans le programme national touristique et culturel "Bénin Révélé", et fait partie notamment du projet de refonte partielle des palais royaux, en tant qu'équipement fédérateur de la reconfiguration de la visite patrimoniale. Il est donc mené en parallèle du projet de restauration des bâtiments historiques, afin d'installer à terme une cohérence globale à l'ensemble, dans le respect culturel et traditionnel existant.
La particularité du projet : "garder le lien entre le matériel et l'immatériel". Il sera le reflet de la grandeur des dynasties qui y ont vécu, mais absolument pas dans le mimétisme architectural des palais existants. Il vise à créer un dialogue en installant un nouvel ensemble familier bien que différent. Il emprunte des codes, en toute humilité.
Le futur musée des Rois et des Amazones du Danxomé sera situé en centre-ville d’Abomey, dans l'enceinte du site des palais royaux inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985. Il sera érigé sur la parcelle dite "cour des Amazones", ancien terrain d'entraînement des guerrières et gardiennes des palais. Or celle-ci devra conserver son caractère symbolique et patrimonial car elle forme déjà le lien entre les deux zones de palais les plus fréquentées. Elle va perpétuer l'image de la cité royale comme lieu vivant, toujours protégée par ses descendants royaux (et maintenant la communauté internationale).
Le projet s'appuie donc d’abord sur une gradation verticale : d'abord le sol, sur lequel repose un socle, puis se dresse le bâti (murs ou végétation) duquel émerge les toitures touchant le ciel. Il tire parti de ces composantes pour affirmer sa présence. Une ligne de référence guidée par la hauteur des murs d'enceinte existants se met en place et s'étire. Elle crée le point de repère entre le ciel et la terre, et matérialise la masse ancrée au sol des murs et socle du musée. De cette ligne émerge un signal visible : la frange des toitures, des « chapeaux » légèrement décollés, de hauteurs, formes et débords différents afin de créer une dynamique subtile.
L’écriture intrinsèque des murs et des toitures exprimera les techniques traditionnelles aussi bien que contemporaines, afin d'ancrer le futur équipement dans le 21e siècle (et non pas dans le passé).
Une attention particulière sera portée à la pérennité et l'entretien des matériaux choisis. En particulier, l'emploi de la terre (brique de terre compressée ou BTC, terre cuite) sera favorisé pour ces raisons, mais aussi pour ses qualités thermiques (recherche d’une forte inertie).
Il existe donc une place entre le « tout traditionnel » et le « tout moderne », et c’est là que l’innovation peut trouver sa place : allier, et surtout, tirer parti des différentes techniques aguerries afin de répondre aux besoins.
L’emploi des énergies locales et d’une démarche de développement durable sont aussi des leviers de la transition écologique : ventilation naturelle, énergie solaire, contrôle des eaux pluviales, main d’œuvre importante et savoir-faire artisanal...