MuCEM - Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée - Infrastructures scénographiques
Les galeries d’exposition
Nous avons été en charge des infrastructures scénographiques (éclairage, systèmes d’accrochage en plafond…) de l’ensemble des galeries d’exposition et de l’espace enfants.
La Galerie de la Méditerranée (rez-de-chaussée)
Au rez-de-chaussée du bâtiment J4 des architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta, s’installe une scénographie de la sensualité, de la douceur, du mouvement, celui des hommes sur les eaux et les terres de la Méditerranée, celui des idées et de leur partage.
Le parcours principal des visiteurs dans la Galerie de la Méditerranée se fait le long des façades entre soleil et ombres, dans le bonheur des vues sur ce site exceptionnel filtrées par des doubles voiles noirs.
Une scénographie territoriale
La première salle d’exposition présente la révolution néolithique : l’homme se place au-dessus de la nature et invente les dieux qu’il place au-dessus de lui.
La scénographie est territoriale et fait référence à ces cultures gagnées sur des reliefs arides. Les collections sont installées sur de vastes socles qui émergent du sol comme des reliefs en terrasse. « Maîtriser la nature », «Domestiquer », « Cultiver : le cas du blé » et « Circulation et commerce des produits » constituent des ensembles autonomes horizontaux. Des lignes blanches soulignent les reliefs comme le font les dessus de murs peints à la chaux dans les paysages arides. Elles permettent également d’augmenter le contraste entre les matériaux (inclusion).
Une scénographie de l’apaisement
Des voiles blancs – au féminin, au masculin et au pluriel – habitent l’espace pour ménager des points de vue constants sur le paysage maritime tout en protégeant les collections de l’excès de soleil et de lumière ; pour identifier les séquences sans les séparer ; pour exprimer la porosité entre les civilisations méditerranéennes ; pour parler du soleil et du vent face à la mer.
Des objets emblématiques de chaque singularité interpellent les visiteurs au début du parcours de chaque section dans laquelle ils pénètrent comme dans une calanque. Ils ponctuent ainsi le parcours principal le long des façades, visible depuis la rampe extérieure.
Des espaces de décryptage sont creusés dans les voiles qui accueillent les collections signifiantes de chaque singularité : oeuvres anciennes et contemporaines, patrimoine matériel et immatériel se conjuguent pour éclairer les visiteurs sur les fondements de nos singularités et construisent cette « histoire partagée », chère à Amin Maalouf et à tant d’autres.
Des « fenêtres » sur la Méditerranée
Elles ouvrent ces espaces sur le vaste territoire de notre patrimoine commun.
Elles diffusent en grand format des plans séquences cadrés frontalement en lien avec les grandes thématiques : images de paysages méditerranéens, images d’architecture des lieux saints de Jérusalem, interviews de femmes sur la citoyenneté, images d’au-delà de la Méditerranée (paysages des côtes inhospitalières d’Afrique…), en lien avec des documentaires diffusés sur des écrans plus petits.
Selon une programmation évènementielle (option non retenue), ces fenêtres pouvait également devenir des espaces de vidéoconférence (type Skype) en direct depuis des institutions culturelles invitées sur toutes les rives de la Méditerranée, pour des rencontres croisées avec les acteurs de la culture : pour étendre l’espace muséal jusqu’aux confins des territoires matériel et culturel de la Méditerranée ; pour permettre aux visiteurs de voir d’autres collections importantes, bien qu’à distance, sur les thèmes abordés ; pour faciliter des rencontres avec des scientifiques, historiens de l’art, historiens, anthropologues, médiateurs, guides… de toutes origines ; pour permettre des rencontres fortuites ou organisées entre les visiteurs de Marseille et ceux des autres villes de la Méditerranée ; enfin, pour inciter les visiteurs à revenir régulièrement dans la galerie de la Méditerranée.
Les installations muséographiques et des mobiliers de confort sont travaillés dans le bois du sol ou le textile, matériaux disponibles localement et entièrement recyclables pour une exposition dont la durée de vie est limitée à 5 ans par le MUCEM.
Récompense : Prix du musée du Conseil de l'Europe 2015
Lien du projet : https://adelinerispal.com/mucem/
Générique
Architecte : Rudy Riccioti
Muséographes et scénographes mandataires : Studio Adeline Rispal
Eclairage : Licht Kunst Licht
Ingénierie et design multimédia : InnoVision
Design sonore : Diasonic
Economiste de la construction : AEI
Signalétique directionnelle et didactique : Studio Mutterer&Associés
Commissaire général de l'exposition : Zeev Gourarier, directeur scientifique du MUCEM
Consultant de la maîtrise d'oeuvre pour la médiation : André Giordan, chercheur en sciences de l'éducation, professeur à l'Université de Genève