Maïra Caldoncelli Vidal
- Site : www.mu-a.fr
- Adresse : 43 rue beaubourg 75003 Paris
Franco-brésilienne de 41 ans, je suis fière de ma double culture qui m’a, très tôt, immergée dans l’amour de l’espace extraordinaire et du voyage dans la poésie de l’architecture. Mes premiers souvenirs sont ceux de des visites, avec mon grand-père architecte, de la Place des Trois Pouvoirs à Brasília, sous la lumière aveuglante d’une ville irréelle. Ce sont les visites dominicales dans les chantiers de mon père, en banlieue Parisienne, le temps d’un pique-nique et d’une partie de volley. Ce sont aussi des vacances au Danemark, à l’âge de 12 ans, où le Musée d’Art Moderne de Louisiana (Vilhem Wohlert et Jorgen Bo), transparence et parfaite immersion avec la nature, m’a transportée dans une rêverie inoubliable. Je suis une femme architecte façonnée par ce jeu et ce plaisir d’espace transmis par des hommes architectes pour qui la création n’avait pas de frontières. C’est ce qui fait aujourd’hui ma féroce envie de faire une architecture aux expériences à chaque fois singulières, ouvrant les limites des seuils, des regards, voire des idées reçues.
Mon parcours d’architecte est indissociable de la création, avec mes associés, de l’agence MU, nom d’un territoire imaginaire. Un territoire à construire, sans a priori, libre d’accueillir toutes les influences culturelles de nos personnalités, de nos sensibilités complémentaires. Nous ne travaillons pas sur le compromis mais sur l’adhésion entière de nos trois visions d’une même idée. Nos projets se veulent à la frontière de l’architecture et du paysage, faisant corps avec son territoire pour mieux le sublimer.
Enfin, je suis aussi mère de famille de jeunes enfants (4 et 8 ans), et épouse d’un architecte qui développe avec succès sa propre agence. Je concilie plusieurs vies, toutes essentielles: don d’ubiquité, persévérance, inconscience et constance, autant d’attributs partagés avec mes consœurs qui demandent à être affirmés, valorisés à leur tour, ouvrant ainsi plus grand les portes de la création à d’autres femmes.
|
1 Crèche et 34 logements. Tracer des lignes, c’est tisser des liens.
Au point de rencontre entre l’imaginaire poétique (la rue Henri Heine, dernier grand romantique allemand) et la rêverie orientale (la rue Jasmin et son parfum exotique), l’immeuble veut inscrire un nouveau récit dans la confluence de ces deux histoires-rues, elles-mêmes prises dans la riche mémoire de l’art nouveau (Guimard) et de la modernité (Le Corbusier). L’immeuble trace un trait d’union entre toutes ces histoires, à l’image des deux niveaux de rue qu’il articule ensemble. Les deux programmes, qui sont comme deux visages (verticalité et horizontalité, faille et porche) se nouent autour d’une circulation unique, généreuse et éclairée. Côté Heine, le porche offre un filtre végétal à la fois dense (en pleine terre) et largement éclairé, qui préserve la crèche des accès directs aux logements Côté Jasmin, le porche offre une percée vers le cœur d’îlot arboré, plein sud. Invitation au voyage ? Peut-être, tant la variété des typologies et des tailles de logements qu’on trouve ici se veut à l’image de la diversité des vies, des mœurs, des usages et des visages.
- Programme : 34 logements et 1 crèche Rue Jasmin, Paris 16e, 2810 m², 5 630 000€, Livraison 2021
- Label ou certification : Plan climat Paris
- Contrainte du site : 2 altimétries, entrainant donc des demis niveaux sur un même palier. Porosité des cours voisines, respect du tissu existant.
- Ambitions/Idée forte du projet : Créer un lien entre deux histoires construites. Circulation unique, faille/rotule qui permet d’irriguer chaque niveau du bâtiment.
- Système constructif : Structure béton, vêture en brique pleine à joint vif.
- Ambiances : S’inscrire dans l’ambiance générale du quartier, créer des décalages avec cette brique en joint vif. Travailler des typologies variées en termes de logements, permettant de multiplier les usages, les mœurs, et les usages.
- Relation MOA : RIVP
|