Lycée Jean Moulin au Blanc Mesnil
PROGRAMME :
Construction d’un Lycée d’enseignement généraux et technique.
Maître d'ouvrage : Conseil Général d’île de France
SHON : 7000 m²
Montant des travaux : 18 729 097 € HT
Années: 2011
Paroles de l’architecte :
Quand j’ai visité le lycée existant pour le concours, en descendant inexorablement à travers le lycée jusqu’à une cour ronde creusée en cuvette au milieu de laquelle s’ouvrait un immense avaloir d’eau pluviale, je me suis demandée comment des adolescents pouvaient se sentir valorisés et être prêts à apprendre alors qu’ils étaient dans ce site traités comme des effluents.
Notre idée, notre histoire, c’était des espèces de cailloux, de gros cailloux, chaque bâtiment séparé par les failles et puis cette grande circulation qui tourne, qui relie l’ensemble, un peu comme une promenade.
C’est l’enjeu d’une aventure humaine, d’un échange… il n’y a pas un architecte qui dessine tout, qui a tout fait, mais une équipe qui a réfléchi, s’est investie, a trouvé des techniques et vous montre qu’on peut faire des choses extraordinaires.
Les murs du Lycée sont parcourus de marbrures créées au cœur du béton par l’adjonction de pigments quand les ouvriers coulent les banches. Très rapidement les équipes ont acquis un savoir-faire qui, à partir de cartons d’artiste, a permis pour chaque voile d’anticiper le résultat sans jamais s’affranchir d’une part d’aléatoire consenti.
Paroles de l’équipe encadrante :
On a tellement collaboré, travaillé ensemble, chacun dans ses domaines de compétence que le chantier n’a jamais été une inconnue cachée derrière les palissades.
Avant, on allait dans la cour et après dans une salle de classe. Là, on entre dans un lieu de vie qui nous appartient et qui nous entoure.
Quand un élève est assis, il voit les cimes des arbres. Ce parti pris est extrêmement intéressant parce qu’on sort l’élève de son contexte traditionnel. On est dans un département hyperurbanisé, les façades en béton sont plus souvent vues que les arbres. Là, on décontextualise l’élève. On le met dans un environnement qui va d’abord le troubler et le perturber.
C’est essentiel pour les élèves de pouvoir passer d’un personnage à un autre par le biais de paliers… On a le temps de se mettre dans la peau de l’élève. On le sent énormément cette année car entre l’entrée provisoire et les salles de classe, les élèves ont un temps de marche d’environ 3 minutes. Ces minutes apaisent les énormément ; ils ont le temps de crier, de se parler et d’arriver dans la salle de classe en s’étant dit ce qu’ils avaient à dire, en ayant bu leur canette et mangé leur petit pain.