REQUALIFICATION LOURDE DE 70 LOGEMENTS SOCIAUX ET CONSTRUCTION DE 70 LOGEMENTS NEUFS
Maitre d'ouvrage : Logéo Seine Estuaire (groupe Action Logement)
Avancement : Etudes en cours (PC déposé)
Plus qu’un projet, notre proposition relève d’une stratégie, celle qui aboutira à terme à une véritable métamorphose durable du site.
Le projet est développé comme un outil qui peut s’établir dans le temps, sans perturber la qualité de vie des habitants dans leur logement.
Une requalification lourde inscrite dans une opération pilote se doit d’être exemplaire sur l’accompagnement de l’humain, qui est au coeur de l’opération. Nous proposons d’offrir aux habitants un cadre de vie remis au niveau du neuf, bénéficiant de tout le confort et de la qualité de prestations d’une construction actuelle, fondée sur le vivre ensemble, dans une patrimoine qu’ils vont totalement se réapproprier.
L’analyse des données sociales nous a permis de conclure à la nécessité de ménager une population fragile, comprenant beaucoup de personnes très âgées et vivant seules, de parents isolés avec de jeunes enfants, de personnes ayant besoin d’accompagnement.
L’ampleur des travaux, et la présence d’amiante (facteur d’appréhensions majeures de la part des habitants) proscrivent le maintien des habitants dans leur logement pendant les travaux. Le travail en site inoccupé permet de préserver la qualité de vie des habitants pendant les travaux, passé le désagrément d’un déménagement. Pour permettre ces travaux, nous avons prévu un accompagnement social fort, solide, fondé sur l’humain et l’association des habitants à toutes les étapes du projet.
Il ne s’agit donc pas simplement de faire une simple opération de rénovation – en s’arrêtant à la façade du bâti avec quelques opérations d’amélioration intérieur– mais de transformer complètement le bâti et de repenser le site dans son environnement urbain et dans une logique de développement durable du patrimoine de Logéo.
Le site est réorganisé – repensé dans le tissu contextuel, de sorte à ce qu’il redevienne un véritable pan de quartier et non seulement un îlot.
L’échelle du site est bien celle d’un micro-quartier ouvert sur la ville, partie intégrante du futur réaménagement du Cap de la Hève.
Au global, le site accueillera 70 logements totalement requalifiés et 70 logements neufs - en répondant au programme de révision de la granulométrie de l’existant comme en matière de création de logements. Le principe de réduire la démolition au strict nécessaire permet aussi de proposer une densification mesurée, la constructibilité du site et l’environnement urbain et paysager ne permettant que difficilement une augmentation des surfaces construites excessives.
La toute première intervention concerne ainsi le sol, sa continuité avec l’espace public, sa qualité, sa richesse, sa capacité à induire des flux, à encourager l’activité humaine, la sociabilité, la convivialité. Il s’agit de passer d’un site stérile à un site fertile, de créer un contexte dont les bâtiments soient des parties prenantes.
La métamorphose opère donc successivement à toutes les échelles : sols (qualités, niveaux, usages), socles bâtis (halls totalement repensés et bâtiments traversés, reconnectés au sol), gabarits bâtis (failles et épaississements), enveloppe des constructions (au delà de la performance et du confort, il s’agit de redonner une identité propre aux entités construites), puis intérieur des logements.
Les bâtiments requalifiés dans un paysage redéfini forment dès lors autant de séquences qui constituent des micro-espaces, micro-climats, micro-paysages et micro-ambiances. Il n’y a donc plus désormais deux bâtiments qui coupent le paysage et les vues, mais six petites unités construites, qui offrent une matière urbaine renouvelée- faite de bâtiments individualisés dans leurs gabarits, le traitement de leurs façades – même si une unité constructive et technique est entretenue.
La résidentialisation est assurée par un travail fin qui allie les limites claires entre espaces ouverts à tous et espaces privatifs, tout en permettant une perméabilité visuelle indispensable à la requalification du site.
Nous proposons ainsi une image forte – volontairement pédagogique dans l’expression architecturale – et profondément ancrée dans le paysage qui fait l’identité géographique du site. L’opération est placée sous l’ambition du maître d’ouvrage de développer un projet expérimental – il sera pilote et manifeste.
Les façades orientées favorablement, au Sud et à l’Ouest, sont ainsi largement ouvertes sur le paysage, les vues et le cœur d’îlot, offrant aux logements de vastes espaces extérieurs.
Les Façades Nord-Est sont revêtues de l’Ecorce isolante et protectrice qui apporte une certaine convivialité dans le cœur d’îlot. Quelques touches de couleur, discrètes, viennent habiller la sous-face des recoupements au Nord.
Le LOPOFA devient alors une véritable locomotive dans le processus de redynamisation du Cap, résolument engagé dans un développement durable du patrimoine bâti, inscrit dans la qualité urbaine, patrimoniale et la performance environnementale atteinte. La dimension sociale- comme celles du confort et de la santé sont alors au cœur du projet. L’accès à la lumière, le confort d’usage et le choix de matériaux sains, sont placés au cœur de la conception. Cette volonté est accompagnée du choix de proposer de nouveaux usages correspondant et anticipant la mutation de nos modes de vie (télétravail, vieillissement de la population, recomposition des familles, etc.). Des lieux de vie collective, intérieurs et extérieurs sont mis à disposition des habitants. Ressourcerie, espaces de travail, espaces de jeux pour les plus petits sont toujours connectés à des lieux de convivialité favorisant les liens intergénérationnels et l’entraide.
Le projet vise à améliorer la qualité de vie non seulement de la parcelle de Logéo, mais au delà, de participer à la requalification générale du quartier, en amorce du travail sur le Cap de la Hève, au bénéfice de l’ensemble des habitants de la commune.