Liste des projets

Julie DELAMARE

  • Site :
  • Adresse : 348 bis, rue Pablo Neruda 76610 LE HAVRE
J'ai 38 ans, je suis architecte associée co-gérante des Ateliers 6,24, une agence créée en 2005 pour reprendre l'agence d'Alain Brocard parti en retraite. j'ai suivi mes études à l'Ecole d'Architecture de Normandie. Après avoir passé un bac S, je ne savais pas ce que je voulais faire, j'ai beaucoup hésité. C'est un cousin designer qui me connait bien et dont j'appréciais les études créatives qu'il avait suivi, qui m'a orienté vers l'école d'architecture. J'ai d'ailleurs grandi à 100m de cette école. Dès le premier jour, je me suis senti dans mon élément. J'ai réellement découvert un métier qui est aussi une passion. Cette passion, mon fils de 10 ans l'a depuis plusieurs années et j'en suis très fière. Aujourd'hui, j'ai beaucoup d'ambition pour notre agence, je sais que la conjoncture n'est pas forcément favorable et j'ai déjà été confrontée à des difficultés économique il y a 3 ans. Nous nous sommes battus et nous avons sauvé l'agence qui est en plein développement. Je m'occupe de la gestion de l'entreprise. Maintenant, nous sommes 11 et nous concevons aussi bien des écoles, des bureaux, du logement privé et public, de l'industriel ou des lieux dédiés à l'enfance, du neuf et de la réha. Il est très difficile de se faire une place quand on reprend une agence et surtout quand on est une femme. Je travaille beaucoup sur notre communication. Je suis membre du Club FCE (Femme Chef d'Entreprise). A l'agence, nous sommes 7 femmes et 4 hommes. Je pense pouvoir dire que nous avons une ambiance très agréable, le sourire et l'humour sont présents tous les jours. J'aimerais décrocher des projets de plus en plus importants afin de pouvoir développer le savoir faire de toute une équipe. Je les remercie d'être aussi consciencieux dans leur travail et de contribuer à cette si belle ambiance. Le but de participer à un concours comme celui que vous organisez est surtout de récompenser une équipe formidable car même si le projet voit le jour dans un petit coin de ma tête, c'est ensemble que nous le portons à maturité. La création est au coeur de ma vie et je voudrais pouvoir l'exprimer un peu plus. Les enveloppes économiques que nous avons sur nos projets sont extrêmement restreintes, 1300 euros du m2 maximum pour du logement et guère plus pour les autres projets. On ne peut pas comparer les projets des architectes entre eux, il faut d'abord comparer les budgets au m2. La plupart des projets publiés ont des prix au m2 bien supérieur (6000 euros du m2 pour une tour de Jean Nouvel ou 10 000 euros pour une tour à Milan) c'est très dure de rivaliser. C'est aussi un défi de concevoir des projets à l'architecture pertinente avec des enveloppes plus serrées.

62 logements à Bolbec

On dit souvent que les contraintes viennent enrichir les projets, celui-ci sera donc riche'

En effet, c'est sur un site fortement en pente que le projet va s'installer, dans un environnement agréable certes mais adossé à une route nationale.
Son exposition est Nord / Nord-Est.
Voilà pour les principales contraintes du site.

Viennent s'ajouter les enjeux'
-Répondre à une mixité architecturale du quartier et respecter les critères de densification de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine.
-Intégrer des maisons sur un terrain en pente tout en répondant aux normes d'accessibilité.
-Traiter les eaux de pluie, de ruissellement.
-Donner vie à un nouveau quartier de Bolbec.


Diverses constructions de maisons ont été réalisées ces dernières années à proximité du site. Construire 62 logements qui seraient identiques viendrait rompre cette diversité architecturale.
Notre métier est de concevoir, trouver la meilleure solution et qu'elle soit comprise de tous les habitants actuels et futurs.
C'est pourquoi, sur ce projet, nous avons conçu des maisons qui reprennent des critères tantôt traditionnels, tantôt contemporains.


Les maisons et les logements intermédiaires sur la partie Nord auront des toitures à deux pentes tandis qu'au Sud, des maisons aux toitures monopentes et terrasses montreront une volonté de contemporanéité.
Les volumes ainsi créés apporteront la mixité architecturale recherchée. Les matériaux, les couleurs et la qualité des espaces verts créeront le lien.
Le retrait des maisons formera des plages de verdure mutualisée de chaque côté de la chaussée favorisant ainsi l'harmonie urbaine de ce quartier permettant également une vision plus large de ces petites rues pour les conducteurs moins attentifs.
En bordure de rue, des murets techniques intégrant les compteurs, la boîte aux lettres, le numéro du logement et des luminaires marqueront les entrées des logements.
Les toitures monopentes viendront minimiser la hauteur des maisons sur ce terrain en pente, des avancés avec une toiture terrasse casseront les linéarités de façade parfois en enduit ou bardage brique ou bois.
Les jardins privés créés seront de 200 m² à 400 m², ils seront séparés par des haies d'essences locales.


Afin de respecter les normes d'accessibilité et de permettre à tous les habitants d'être autonomes dans leur quartier, nous avons choisi d'installer la plupart des maisons sur des rues à très faibles pentes.
Les trois rues principales suivent les courbes de la pente. Tous les séjours et cuisines s'ouvrent sur celles-ci, ce qui participe à la future vie du quartier.

Le retrait des maisons par rapport à la rue et les plages de verdure plantées permettent aussi de recréer une intimité.

Les chambres sont soit au dessus, soit au dessous, mais toujours sur le jardin. Nous avons tout de même créé des accès à ces jardins sans passer par les chambres.
Les maisons ont toutes des orientations Est et Ouest, et Sud pour certaines. Nous ne créeront pas de baies au Nord afin de répondre au mieux au confort des habitants et à la maîtrise de l'énergie.


La pente naturelle du terrain nous permet aisément de traiter les eaux de pluie et de ruissellement par des bassins de phytorémédiation en terrasse.
Le terme de bassin peut paraître brutal mais ce sont en fait, des zones peu profondes et plantées généreusement qui permettent de recueillir l'eau, de l'assainir (phytorémédiation), et de la faire s'écouler doucement. Des systèmes de noues relieront ces bassins. C'est ce qu'on appelle l'hydraulique douce.
Nous revenons tout simplement sur des méthodes anciennes.

L'aménagement du terrain en terrasses implique une adaptation maximale à la pente. Les bassins, les haies et les noues minimisent l'impact des futures constructions. Ce quartier sera parfaitement drainé.


Enfin, il nous faudrait discuter plus longuement avec tous les intervenants de ce projet pour expliquer à quel point nous sommes convaincus que la mixité architecturale alliée à des espaces verts mutualisés, une maîtrise des eaux apportant un cadre verdoyant et une volonté communes de créer un nouveau quartier seront une réussite.

Riche, oui, riche de tout ce qui fait un beau projet d'architecture, de notre engagement commun pour donner vie à ce morceau de ville'

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