Lycée Simone Veil
Le lycée Simone Veil, implanté au pied de la colline de Gignac dans la vallée de l’Hérault, est inspiré des teintes dominantes de ce paysage rural, composé de vignes et des premiers reliefs du massif du Haut-Languedoc en toile de fond.
Les toitures des bâtiments les plus bas sont des jardins soulevés en courbe douce telles des collines, comme si le sol naturel remontait sur les toits pour offrir au lycée un « cœur vert ».
Avec pour objectif un Bâtiment à Energie POSitive, nous avons conçu une organisation lisible autour d’une grande cour ouverte aux 4 angles, avec 2 bâtiments d’enseignement en R+2 orientés nord-sud et 2 bâtiments aux fonctions atypiques – Centre de Documentation et restaurant – orientés est-ouest.
L’entrée tout en douceur du bâtiment d’accueil se déroule comme un ruban, en trois courbes superposées : l’auvent, porté par d’élégants poteaux en V, réalisés en béton fibré à ultra hautes performances (BFUP) ; l’avant-corps du niveau 1, accueillant l’administration ; le volume en retrait du niveau 2.
En captant les rayons du soleil levant, le porche d’entrée joue un rôle de signal, sa teinte verte venant progressivement illuminer la courbe du bâtiment d’accueil. De même, depuis l’arrivée par le rond-point de la RD 32, les deux pignons des bâtiments d’enseignement, qui encadrent la façade de la salle de lecture, sont habillés d’une résille de terre cuite à dominante verte, servant de fond au portrait de Simone Veil.
Pour réaliser un bâtiment biosourcé et respecter le délai de chantier très court, nous avons ont choisi la filière sèche bois : poteaux en bois massif, poutres et planchers en épicéa lamellé croisé (CLT), Murs à Ossatures Bois (MOB) pour les façades, cependant revêtues de terre cuite vernissée pour sa pérennité, son inertie et sa facilité d’entretien.
Des panneaux photovoltaïques recouvrent les toits des deux bâtiments d’enseignement et de l’internat tandis qu’une verrière photovoltaïque, placée en surélévation du bâtiment d’entrée, rappelle aux usagers et aux visiteurs que cet ouvrage est à énergie positive en partie grâce aux énergies renouvelables.
3 AVIS EXTÉRIEURS SUR LE PROJET :
EXTRAIT DE L’ARTICLE DE JEAN-FRANÇOIS POUSSE, A PARAITRE DANS LE NUMERO D’OCTOBRE 22 D’ARCHI CREE
« Heureux les établissements scolaires qui allient encore sécurité et ouverture. Au flanc sud de Gignac dans l’Hérault, le nouveau lycée Simone Veil par sa vigueur manifeste l’engagement républicain au service de l’enseignement. Mais pas seulement. Miroir des vertus de l’éducation, son ordonnance et sa structuration s’offrent en protection, fluidité et liberté.
(…) La crainte des attentats, des pervers, la crainte de tout, pousse désormais à fermer les établissements scolaires sur eux-mêmes. Heureux ceux qui respirent encore des airs de liberté, allient sécurité et ouverture. Une évidence sur place qu’illustre le plan masse : un parallélogramme dont les quatre ailes (A, B, C, D dans le sens des aiguilles d’une montre) décalées les unes des autres, ménagent des perspectives depuis la cour centrale, espace protégé, ouvert vers l’extérieur et inversement. Oh il y a bien un grillage périphérique, mais de métal déployé, quasi transparent.
(…) l’omniprésence des biais, des façades, des pare-soleil des pignons est et ouest, des sols de la cour partagés en losanges, des poteaux en BFUP… Dynamique. Elle anime ce grand corps trop vaste pour être décrit par le menu, dont quelques traits ne s’oublient pas : la mise en œuvre soignée si négligée sur tant de chantiers ; le soin extrême du détail (mission complète), symbole s’il en est du respect des habitants, la générosité spatiale versus l’impression de fluidité et de liberté
(…) Le maître d’ouvrage voulait un bâtiment biosourcé de 14500 m2 livré en 17 mois. Solution des architectes, une structure bois. Magie discrète du bois, expert en atmosphère chaleureuse, rassurante, quasi domestique. Et avec ça du photovoltaïque en veux-tu en voilà, perché en toiture invisible du sol pour l’essentiel, sauf en façade d’accueil mis en scène pour annoncer un lycée à énergie positive (Bepos).
« Merci » dit sans doute la planète. En tout cas le maître d’ouvrage se réjouit. Et les élèves aussi. Même s’ils ne savent rien des sinistres lycées d’antan, pauvres en tout, et trouvent naturel tant de moyens et de conforts mis à leur disposition (thermique, acoustique, numérique, mobiliers de détente, terrains de sports, ah ! les salles de projection, celle de musculation de l’internat), flotte dans les têtes la fierté d’être du lycée Simone Veil de Gignac. La preuve, ils le disent ! »
https://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Schulbau_in_Gignac_von_Hellin-Sebbag_Architectes_7932619.html
Extrait traduit en français de l’article de BauNetz, rédigé allemand le 18/5/22,
« Simone Veil n’était pas seulement la deuxième femme ministre française, mais aussi la première présidente du Parlement européen à partir de 1979. En tant que représentante des valeurs démocratiques et de la politique de réconciliation, elle a donné son nom à de nombreuses institutions en France et au-delà. Son portrait orne également depuis 2021 la façade d’un bâtiment scolaire qui porte son nom, le lycée Simone Veil à Gignac, en France. Le complexe a été conçu par Hellin-Sebbag Architectes Associés (Montpellier/Paris). Situé dans le sud de la France, au milieu de la région rurale d’Occitanie, le bâtiment est remarquable par sa façade en plaques de terre cuite émaillée bleue et verte.
En plus de sa forme ondulée, la façade orientée au nord le long de la route se distingue surtout par le hall d’entrée, dont la forme résulte d’arrondis superposés.
De plus, les deux extrémités des blocs d’enseignement orientés nord-sud sont marquées par leur revêtement avec une grille en céramique vert vif. Ils encadrent la façade de la salle de lecture et créent un effet de signal comme arrière-plan du portrait de Veil.
Ce que ne laisse pas supposer la peau extérieure nécessitant peu d’entretien, c’est qu’il s’agit d’une construction hybride en bois. Afin de respecter le délai de construction estimé à 17 mois, des poteaux en bois massif, des poutres et des planchers en bois lamellé-collé (CLT) ont été fabriqués avec des murs à ossature en bois. En revanche, le matériau bois est toujours présent à l’intérieur.
Le complexe scolaire est conçu comme un bâtiment à énergie positive grâce à 1700 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur les toits des deux bâtiments d’enseignement et de l’internat et une pompe à chaleur eau-eau, pour un coût global de construction d’environ 32 millions d’euros. »
5façades # 155-Juin-juillet 2022/Systèmes façade - Bardage terre cuite : haut en formes et couleurs
Avec les bardages en terre cuite, les concepteurs disposent d’une offre d’une très grande richesse. Formats, couleurs, textures ouvrent sur des propositions esthétiques inédites et toujours plus originales. Nul doute, le développement exponentiel de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) a joué en faveur des systèmes de bardage en terre cuite. Mais le succès qu’ils rencontrent découle également d’une offre qui a su se diversifier pour coller aux attentes des architectes. Les professionnels qui se partagent ce marché – Terreal, Wienerberger ou Moeding, pour ne citer que les plus connus – ont une approche très esthétisante de leurs gammes de produits…
« Hellin-Sebbag architectes, lycée Simone Veil de Gignac (34). Les différentes nuances de bleu et de vert des bardages Moeding apportent au bâtiment un caractère aussi lumineux que convivial. »
JEAN-MARIE HAUSWALD, DIRECTEUR COMMERCIAL MOEDING FRANCE
« Les architectes aiment bien détourner l’usage initial d’un produit. »
« J’observe plusieurs tendances fortes. Tout d’abord, la mixité des modes de pose sur un même bâtiment : le lycée Simone Veil de Gignac (34), conçu par les architectes Hellin-Sebbag, en est le parfait exemple, avec des poses horizontales et verticales, ainsi que des claires-voies traitées par des baguettes brise-soleil. Mixité encore au niveau des supports : béton en rez-de-chaussée, structure en bois CLT pour les planchers et charpentes, ossature en bois pour les parois. D’ailleurs, nous sommes de plus en plus sollicités sur des projets de construction en FOB/MOB, en IGH, avec des applications architecturales et techniques qui nécessitent, quand l’Atex n’est pas de rigueur, un accompagnement très fin. Troisième mixité, celle des couleurs. Toujours plus vives et variées, elles sont souvent réalisées sur mesure avec les architectes. Lesquels aiment bien détourner l’usage initial d’un produit… »