ANNE-FRANCOISE JUMEAU
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- Adresse : 4 PASSAGE DE LA FONDERIE 75011 PARIS 75011 PARIS
Depuis plus de deux décennies maintenant, Anne-Françoise Jumeau Architectes a pris le parti de ce mode opératoire : faire ensemble. Membre fondateur de Périphériques, c’est là que seront initialement posés les fondements de cette attitude toujours pleinement à l’œuvre dans l’agence.
Question de méthode tout d’abord, laquelle est fondée sur une réflexion collective favorisant la convergence des connaissances, des savoir-faire, des expériences. Cette approche collégiale ouvre en toute logique à des collaborations épisodiques ou récurrentes avec d’autres architectes mais aussi, ponctuellement, à la contribution de graphistes ou de plasticiens sur certains projets spécifiques. Le travail de l’agence se distingue toujours aujourd’hui par cet attachement singulier à la transversalité, dont résulte une capacité reconnue à conduire des projets : à orchestrer différentes pensées, à fédérer et coordonner des intentions, des tonalités – fussent-elles contrastées – pour en faire émerger un dess(e)in directif commun.
Une attitude anti-ego qui condense la philosophie de l’agence, en droite ligne des années Périphériques : ici, c’est avant tout du dialogue que procède le geste architectural. Part belle est faite aux échanges, parce que la convergence des sensibilités et des approches permet d’interroger les automatismes. Ouvrir le champ des possibles à l’inattendu, et ainsi dépasser les pensées d’écoles qui brident parfois l’invention. Envisager la pratique architecturale hors des sentiers battus, et pour ce faire revenir à ce fondamental de l’architecture qu’est l’appareillage – la réunion d’éléments a priori hétérogènes en une somme cohérente. Par l’assemblage, le mixage, et sans règles du jeu préétablies, Anne-Françoise Jumeau Architectes s’emploie ainsi à déborder les solutions formelles préconçues et les esthétiques éprouvées. Pour visée : ne pas appliquer ni dupliquer, mais provoquer de l’architecture.
Cette éthique d’un travail commun, interdisciplinaire, imprime visiblement les choix architecturaux de l’agence. Jamais conçu ex nihilo, le bâtiment provient d’un contexte. L’implantation d’un projet, le dessin d’une façade tire toujours son origine de l’environnement architectural et paysager, comme du cadre historique ou de la situation économique, sociale dans lesquels il va s’inscrire. C’est une architecture qui s’attache à considérer les articulations possibles au tissu urbain afin d’y prendre place avec justesse – c’est-à-dire aussi de venir l’aiguillonner. Chaque ouvrage est pensé comme une « micro-urbanité » : à l’image de ce qu’est la ville, un agrégat d’objets qui se complémentent en s’attisant les uns les autres. Ce langage architectural très libre, haut en couleur, produit des lieux qui interagissent avec l’espace public pour mieux en « réfléchir » la pluralité.
Anne-Françoise Jumeau architecte s’attache à concevoir et réaliser des bâtiments qui, participant d’un contexte, demeurent pourtant lisibles et autonomes. Ce processus de différenciation de la matière, la recherche d’une tonalité singulière pour chaque projet garantissent une architecture vivante et affirmée dont l’identité visuelle, jamais gratuite, participe pleinement de l’usage.
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CRBC, Centre de Recherche BioClinique à Clermond-Ferrand ( 63 )
Bâtiment d'enseignement et de recherche regroupant le laboratoire Génétique, Reproduction et Développement / (GReD), un pôle de valorisation et de 2 amphithéâtres.
Projet : Au sein du C.H.U. de Clermont-Ferrand, le projet propose de regrouper les différents départements du GReD au sein d’un équipement unique, qui associe aux espaces de recherche des locaux d’enseignement, une pépinière d’entreprises et des services communs qui laisse entrevoir de nouvelles opportunités de mutualisation des moyens et des savoirs ainsi que des synergies fructueuses que le nouveau bâtiment doit encourager dans sa fonctionnalité et dans sa forme. Nous avons pris le parti d‘étendre le bâtiment dans plusieurs directions. Cette disposition permet de fondre la construction actuelle dans un ensemble plus vaste, connecté formellement et fonctionnellement au bâtiment principal. Ce nouvel ensemble joue avec la topographie du terrain. Il intègre au Sud des aménagements extérieurs conviviaux et, ce faisant, participe activement à la requalification de cette partie excentrée du campus. L'image du bâtiment est totalement remanié par de nouvelles façades. Les parties pleines et les parties vitrées sont constituées à partir d’éléments modulaires déclinés en taille et en coloris. Différents éléments de terre cuite émaillé noir irisé se combinent; les menuiseries en aluminium anodisé sont composés de trois nuances dorées (or, bronze et champagne). Les parements et les menuiseries s'inscrivent dans la trame générale du projet. Modulaire, mais non répétitif, le dessin des façades est à la fois rigoureux et rythmé, homogène et non-uniforme. Symboliquement il procède de l'expression d'une forme de rythmique mathématique qui renvoie aux notions de séquençage, de variation et d'altérité qui ne sont pas étrangères aux activités des chercheurs en génétique.
- Le rez-de-chaussée accueille les locaux communs, susceptibles d’être fréquentés par l’ensemble du personnel du campus, les locaux de service et de logistique accessibles depuis l’aire de service. Le premier étage abrite l’ensemble des locaux du pôle valorisation. Les différents départements du GReD sont regroupés par niveau dans les étages supérieurs. - Le pôle enseignement constitué de deux grands amphithéâtres (301 places et 239 places) et de locaux annexes dispose de dégagements et circulations verticales dédiées, qui n’interfèrent pas dans le fonctionnement général du bâtiment. Les matériaux employés sont brillants et réfléchissants, sensibles aux variations de lumière. Ainsi la perception des façades change selon l’heure de la journée, le temps, la couleur du ciel... le bâtiment interagit avec son environnement.
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