Extension de 24 classes de l'école de la Champagne à Bienne
SITE
Située à la jonction entre le centre de Bienne et le tissu pavillonnaire, la nouvelle extension de l’école de la Champagne se situe au cœur des transformations urbaines du quartier de Gurzelen. L’emplacement de l’agrandissement de l’école de la Champagne est stratégique et les objectifs sont multiples: Encadré au sud par les futurs logements et la nouvelle « Champagneallee » et s’ouvrant au Nord sur les terrains de football existants, la nouvelle école se présente comme un objet urbain articulant les différentes échelles du site. La conservation d’une partie de l’école confirme la volonté urbaine de composer avec l’existant tout en en affirmant le caractère public et institutionnel de la parcelle.
REPONSE URBAINE
L’implantation de la nouvelle extension s’inscrit dans la continuité des ambitions urbaines formulées par Max Schlup. En privilégiant la typologie du bâtiment à cour compacte et à faible densité, la nouvelle extension de l’école propose de réinterroger les dispositifs urbains et architecturaux mis en œuvre dans la structure existante de l’école : -Créer un front bâti le long de la champagne allée -Libérer le rez-de-chaussée pour le rendre perméable et totalement public -Disposer le programme des classes au premier étage et sur un seul niveau pour le confort d’apprentissage de la petite enfance et une hiérarchisation claire entre les différentes parties du programme.
EXTENSION ET CONTINUITÉ DE L’ESPACE PUBLIC.
La volumétrie du projet propose un bâtiment de hauteur constante, sur deux niveaux, permettant de libérer une grande partie du rez-de-chaussée qui s’offre à la ville et ses habitants. L’implantation du nouveau volume complète l’espace publique existant afin de conserver les passages et la perméabilité des connections avec les parcelles voisines ; la liaison entre les différents bâtiments et les espaces publics s’effectue par le prolongement de la cour existante dans le nouveau bâtiment. Constitué de deux niveaux, la nouvelle extension s’appuie sur la géométrie de l’école existante. Le gabarit de faible hauteur étant le plus pertinent et adapté à l’usage de la petite enfance.
RICHESSE MORPHOLOGIQUE
Le volume unitaire et défini du projet permet de clarifier les espaces internes et externes; et à cette occasion de participer à la composition sur le même site d’éléments morphologiquement hétérogènes et autonomes. Les caractéristiques morphologiques de chacun des bâtiments sont ainsi pleinement exploitées. Au volume compact du gymnase, de la barre des salles de classe s’ajoute une nouvelle morphologie de bâtiment produisant une typologie d’espace d’apprentissage qui assurera la pérennité de l’intervention et la flexibilité des usages.
ORGANISATION DU PROGRAMME.
La typologie du cloître organise par strates successives programme et circulations. Les différents éléments programmatiques partagés entre l’école et la ville sont réunis au rez de chaussée pour une chaussée public et en répartissant l’ensemble du programme dans un volume compact et unitaire, le projet favorise la mise en place d’un partage des ressources et des espaces communs. Le restaurant scolaire, le gymnase ou les classes spécialisées peuvent aussi bien servir à l’école qu’aux manifestations publiques de la ville. En ce sens, l’école propose une multitude de situation à vivre et d’apprentissage possibles.
CONFORT ET FLEXIBILITE D’APPRENTISSAGE.
L’étage, occupé exclusivement par les salles de classe et l’administration, s’organise par groupement de classe d’âge. (Cluster). Chaque groupement est structuré par une circulation qui ponctuellement s’élargie pour laisser place à un espace commun, intime et dégagé, appropriable par les enfants. Ces lieux sont également la source d’un apport lumineux supplémentaire pour les espaces de distributions qui deviennent le lieu propice à une forme d’enseignement qui s’échappe de la salle de classe.
La trame régulière du projet garantit une bonne flexibilité quand à l’organisation et aux groupeements de classe selon les variations des effectifs d’âge des élèves. Les classes de groupe pourront s’adapter et devenir une salle de classe supplémentaire tout comme les salles multifonctionnelles qui pourront se moduler suivant les besoins changeants de l’école. Disposées en périphérie du bâtiment, les classes sont étudiées au plus près de leur rôle fonctionnel : les accès en sont aisés, l’épaisseur de leur périphérie accueille les rangements nécessaires, les façades sont largement ouvertes sur le paysage urbain et la cour intérieur tout en maitrisant l’apport lumineux pour un confort d’apprentissage.
LE POSITIONNEMENT DES TERRAINS DE SPORT EN TOITURE
Face à la contrainte des grandes surfaces de terrain de sport demandé, nous utilisons la surface de toiture du bâtiment pour y accueillir les activités sportives et conserver un rez de chaussée totalement dédié à l’école et les programmes annexes. Les terrains de sport restent aussi bien accessibles depuis l’école que depuis le gymnase pour les habitants via un escalier et un ascenseur indépendant. Ce geste témoigne de notre volonté de faire de l’école une véritable pièce urbaine s’adressant à la ville.
LE JARDIN
La typologie du bâtiment à cour permet de générer en son centre, un espace de récréation protégé et planté qui fédère vues et usages. Ce jardin, d’une surface végétale de 1000m² est également l’occasion de générer un lieu à la fois d’enseignement spécifique (potager botaniqueà, social et de biodiversité en lien avec son quartier et son environnement. La forme rectangulaire et le dispositif d’entrée permettent d’orienter naturellement les flux. L’édifice s’adresse pleinement à l’école existante et au gymnase par un préau couvert et son jardin, dessiné dans la continuité de l’espace public.
PARCOURS ET ACCÈS
La faible hauteur du bâtiment favorise également une certaine liberté de circulation au sein de l’édifice. Composé d’un seul niveau, il est facile pour les jeunes enfants de s’orienter et d’accéder aux différents programmes en rez de chaussée et aux terrains de sport en toiture. Une multitude de connections et de choix de circulation s’offre ainsi aux enfants.
PRINCIPE STRUCTUREL
L’usage du bois comme élément structurel inscrit l’édifice dans une démarche de valorisation du savoir-faire et des innovations régionales dans la construction bois. L’utilisation du bois structurel pour un équipement public de grande envergure se situe dans la continuité des innovations environnementales en marche opéré par la ville de Bienne. L’arrivée du futur bâtiment en bois du campus de Bienne témoigne de cette volonté du faire de la construction bois le nouveau patrimoine constructif de la ville. Le plan est modulé sur une trame de poteaux en bois avec un entre-axe de 435 cm. Les dalles mixtes bois-béton reposent sur deux rangées d’appuis : les façades sur rue et sur cour sont porteuses et des appuis intermédiaires se trouvent dans les cloisons extérieures entre classes et couloir. Le choix structurel est motivé par la rapidité de montage et de mise en œuvre, obtenue par l’utilisation de planchers mixtes bois -béton, et par la possibilité de proposer une structure apparente chaleureuse intégrant l’isolation phonique. Ce système constructif est donc particulièrement performant par la réduction du coût total de l’ouvrage, le confort phonique des planchers mixtes bois- béton, ainsi que l’énergie grise nécessaire à sa réalisation. La trame offre une grande souplesse d’exploitation car les cloisons intérieures sont légères et tramées suivant la structure. Les salles de groupe et polyvalentes pourront facilement être transformées en salles de classes et la taille de salles pourra être modifiée selon les besoins, assurant ainsi une grande flexibilité d’utilisation dans le temps. Ainsi, chaque élément du projet se loge dans une trame conceptuelle logique ; chaque élément a sa fonction, donc sa forme, conférant au projet son unité et sa clarté.