Ségolène GETTI
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- Adresse : 114 rue des Moines 75017 Paris 75017 Paris
Diplômée en 2003 en architecture à Paris, après un parcours européen de formation et professionnel (Madrid, Venise, Berlin…), Ségolène Getti s’installe à Londres puis à Berlin à nouveau entretenant une longue collaboration avec John Pawson, tout en développant des projets à une échelle plus personnelle, toujours dans le domaine de l’architecture. En 2009, de retour à Paris, elle crée le collectif OFFICINE, qui deviendra OA - OFFICINE D’ARCHITECTURE en 2012, pour développer ses projets, tout en assurant dans la même période, la direction de l’architecture au sein de l’agence de Philippe Starck de 2011 à 2014.
Associée à Carmine Luongo, ils partagent leurs affinités, et leur dichotomie. Depuis toujours Ségolène Getti conserve la volonté de s’exprimer aux différentes échelles, du bâtiment au développement du mobilier. Elle cultive la persévérance nécessaire à la simplicité, la recherche de l’imperfection, de l’étincelle, qui amène au sens. Créer un paysage, comme un paradis perdu, que vous soyez chaque fois le premier à pénétrer. Une brèche qui marque comme un silence avant d’entrer. Le travail des espaces jusqu’aux détails, l’amour de la lumière, de la matière, façonnées ensembles pour la conception des espaces monastiques. Mais c’est aussi la spontanéité qu’on retrouve dans l’art de mêler les inspirations, sans cadre prédéfini, sans à priori, car chaque rencontre, chaque client ou usager, chaque lieu, apporte une nouvelle matière au projet et donc une nouvelle histoire.
De John Pawson, architecte minimaliste, à Philippe Starck, designer insatiable; du dessin d’un abat jour à la structure d’une facade, d’une maison d’hôte campagnarde à une tour de Singapour, d’un restaurant street food à un lieu de culte : c’est dans ces grands-écarts fabuleux qu’on retrouve l’oeuvre de Ségolène Getti.
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Abbaye de SEPT FONS
La Cour des Dames est une enclave publique créée à l’intérieur de la clôture du monastère. La volonté d’isolement des moines est marquée par un mur, limite franche que le visiteur franchit par une brèche. Il accède à la Cour, structurée comme un cloître et ceint d’un déambulatoire au long des bâtiments, qui distribue les espaces du visiteur : porterie, parloirs, réfectoire, chapelle, salle d’exposition, toilettes, ou le refuge pour les vagabonds. L’accès des piétons n’étant pas axé directement sur la porterie, leur parcours est guidé à travers la cour par l’aménagement des parterres. 4 parterres révèlent ainsi la beauté des arbres et ordonnent la cour en 4 directions cardinales.
Le programme prévoyait également la reconstruction d’un bâtiment destiné au logement des sans-abri, ainsi qu’une remise et le système d’accès à la cour de l’abbaye. Afin d’apporter une réponse optimale aux contraintes dans un esprit de simplicité et de discrétion, les fonctions sont regroupées derrière un mur formant un écran devant le mur de clôture existant. Ainsi les divers éléments du programme sont hébergés dans l’espace entre-deux, disposés dans une série d’espaces distincts mais reliés par cet unique mur. Le portail - un pan de mur mobile - reste entrouvert tout au long de la journée pour les piétons, alors que les voitures sont filtrées par ce dispositif discret.
Dans une aile de l'abbaye inoccupée, les moines ont choisi de créer un complexe d'exposition destiné à la présentation de leur vie communautaire. Depuis la cour, l’accès est à la fois indiqué et masqué par un mur banché en béton brut. Guidé par ce mur, le visiteur découvre le volume dégagé de l'entrée proposant deux parcours : la grande surface de béton file vers la salle d'exposition, tandis qu'un long escalier élancé s’engouffre dans le mur vers la salle de projection.
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